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  • Le premier recensement de la population a eu lieu en 1993. Il évaluait la population totale du Tchad à 6 280 000 individus, dont 5,7 % de nomades (au sens strict), le reste étant constitué de sédentaires, semi-sédentaires ou transhumants. Le deuxième recensement de l’histoire du Tchad, le dernier en date, a été effectué plus de quinze ans plus tard, en 2009. Voici quelques données clefs de ce dénombrement : la population totale s’élève à 11,03 millions d’habitants (elle est estimée à 12,8 millions en 2016), dont 50,6 % de moins de 15 ans et 50,7 % de femmes. La population urbaine s’élève à 22 %, faisant du Tchad un pays majoritairement rural. Ce recensement met en évidence la très inégale répartition géographique de la population, plus de la moitié étant concentrée dans les 10 % du pays les plus au sud. Ainsi, on trouve au Tchad des disparités de densité énormes, allant de 52,4 hab/km² dans le Logone occidental à 0,1 hab/km² dans les régions du Borkou, de l’Ennedi et du Tibesti, où la population ne dépasse guère 300 000 individus dans les trois régions confondues ; à noter l’extrême disparité entre N’Djamena, près de 1 million d’habitants et la région du Tibesti, 25 000 habitants !
  • Les régions les plus densément peuplées sont le Logone oriental et le Logone occidental, le Mayo Kebbi Est et Ouest et le Tandjilé, toutes situées au sud-ouest, et le Ouaddaï (721 000 habitants) à l’est du pays.La population tchadienne est jeune (la moitié a moins de 15 ans), peu instruite (taux d’analphabétisme de 65 %, taux de scolarisation de 75 % dans le Sud, contre moins de 8 % dans le Nord). Elle subsiste grâce à l’agriculture (83 % de la population active dépend du secteur primaire). Les conditions de vie sont précaires : 88,6 % des habitations sont encore construites en matériaux traditionnels, 76,4 % des habitants consomment une eau douteuse (mare ou puits non aménagé) ; 79 % des Tchadiens n’utilisent pas de latrines, 1 % des ménages ont accès à l’électricité, et 99,5 % n’ont recours qu’au bois ou au charbon de bois comme source d’énergie pour la cuisson des aliments.
  • Par ailleurs, le Tchad, de par sa situation géographique, constitue un véritable carrefour entre le monde arabe et le monde subsaharien. Les relations ancestrales de commerce transsaharien, les vagues successives de migration de populations venues du nord et de l’est, les rivalités qui s’en sont suivies avec les peuples autochtones et les traditionnelles razzias d’esclaves ont conduit ces deux mondes à se côtoyer et à se métisser, dans un brassage de couleurs et de traits, de coutumes et de religions. Le Tchad est donc un véritable kaléidoscope ethnique. Lorsqu’en 1968 le projet d’une carte linguistique de l’Atlas du Tchad a été présenté au ministre de l’Education nationale, celui-ci l’a examiné longuement avant de soupirer : ” Et dire qu’il faut que nous en fassions une nation ! “.